La céramique de Bizen est l’une des plus importantes du Japon, pays qui possède de nombreux styles très différents selon les régions et les époques. .
Le style « BIZEN », du nom de la ville située sur la côte sud se reconnait à sa terre brune qui se colore de beige, de vert et d’une infinie gamme du marron au rouge.
Cette petite ville est couverte de boutiques qui en sont remplies. On se demande où les habitants achètent à manger ! on y voit aussi les bâtiments qui abritent les grands fours ,dont les toits sont ponctués de hautes cheminées carrées en brique. Bizen est l’un des six grands centres historiques de l’art de la céramique au Japon.
Dans les vitrines souvent des pièces assez standard aujourd’hui. Des pots, des lampes ,des petits vases. Mais aussi des échoppes qui perpétuent une tradition qui remonte à l’époque Momoyama, au XIIIeme siècle…
L’une d’elles attire mon attention ; ancienne, en bois patiné ; on pousse la portée de cet endroit modeste et là toute une ambiance se ressent et on découvre un univers d’œuvres d’art,des pièces créatives
Un bel atelier de la céramique Bizen
C’était un magasin/atelier de la famille «Toshu Yamamoto» (1906-1994), un des grands maîtres de Bizen (Trésor National Vivant). Son petit fils nous a accueilli, et montré une photo de son grand père et ses copains ; le gratin de l’art de l’époque : Rozanjin, un grand céramiste féru de gastronomie (je vous en parlerai une autre fois). Noguchi, vous savez celui des lampes en papier en accordéon, un produit mondial. Ils discutent d’Art, de création.
Avant de travailler avec son grand père et son père qui est aussi céramiste, il a fait l’Ecole de Beaux Arts (en sculpture). Il a ainsi acquis le métier avec la créativité.
Une pièce attire mon attention, c’est carré, enfin pas tout à fait carré, plat mais pas tout a fait plat… Un charme indéfinissable. Elle a été cuite à l’oxydation, les fumées du four ont donné à la pièce un effet moucheté. Car les céramiques de Bizen ne sont pas recouvertes d’émaux colorés:chaleur et fumée du four se chargent de donner vie à la terre pendant sa cuisson. Un petit cœur se dessine dans l’angle:on avait posé un galet pour qu’à cet endroit la terre reste nature. Raffinement.
Elle est la, sur une table en cèdre, toujours. Un coup de cœur…
Pour ne jamais oublier la céramique de Bizen